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Libération

Chasseurs d'eau à Sydney

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publié le 23 octobre 2007 à 0h59

De notre correspondante à Sydney

Elles ont des rondeurs et des couleurs de berlingots. «Nous en avons des cylindriques, des plates, des incurvées, des souples, des dures, des petites, des lisses ou descannelées. Rouge coquelicot, vert anis et aqua marine», avait précisé le vendeur avec gourmandise. Comme à la parade, dans cet entrepôt d'une banlieue de Sydney, sont exposées des dizaines de citernes que viennent acheter les habitants de la ville pour conserver l'eau de pluie. Non pas des forcenés de l'environnement mais des gens convaincus qu'il est désormais impossible d'échapper à la sécheresse qui semble s'être installée de façon tendantielle en Australie depuis plusieurs années. Une calamité évoquée presque tous les jours par la presse australienne. «Vous avez vu la télé, hier soir ?» Frances frissonne encore au souvenir de ces moutons, bondissant comme des lapins enragés, se piétinant pour envahir un champ et dévorer des herbes jaunes sous les yeux d'un fermier épuisé : «Ma récolte de blé est foutue, alors autant que lesmoutons en profitent.» Toute chamboulée, Frances, juge de paix, a décidé qu'il fallait agir, acheter une citerne et oublier le temps où chacun laissait l'eau couler à flots. Elle n'est pas la seule. De plus en plus d'Australiens - dans leurs jardins, sur leurs toits et sur leur balcons - organisent leurs maisons en citadelle prête à subir le siège de la sécheresse.

Obsession. Le gouvernement de l'Etat de la Nouvelle-Galles