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Libération

Quand la mer monte

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publié le 30 octobre 2007 à 1h10

Tordues, effondrées, les passerelles de bois qui enjambaient le cordon dunaire reliant les maisons à la plage n'ont pas résisté à l'assaut des marées de 2007. Sur ces rivages de la Caroline du Nord, certains propriétaires ont boulonné des nouvelles marches à la partie encore intacte, laissant le soin à l'océan d'emporter les vestiges de l'ancien deck. D'autres, écoeurés par l'inéluctable recul de la côte, se contentent de franchir à pied les quelques mètres qui séparent leur maison du sable qu'on ne voit plus qu'à marée basse. De toute façon, dans un mois ou dans deux ans, la mer aura raison des villas de la côte. Elle s'attaquera d'abord aux plus chères, celles qui valent (encore) 2 ou 3 millions de dollars, car situées en front de mer. Déjà, certaines ne tiennent debout que par la grâce d'énormes sacs de sable érigés depuis des années en murs défensifs face aux vagues. «Cent mètres de plage en moins en un an ! lâche Frank Tursi, de l'association North Carolina Coastal Federation. Et les prix de l'immobilier ne baissent pas pour autant, croyez-moi.» Cette côte est considérée comme la plus vulnérable des Etats-Unis aux changements climatiques. La Caroline du Nord possède un cordon d'îles qui anticipe et longe le socle continental : ce sont les Outerbanks, aussi fragiles que l'archipel des Keys qui prolonge la Floride. Les îles des Outerbanks les plus proches de la terre ferme sont les plus urbanisées et les plus menacées. Car tout concourt ici au recul du litto