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Libération

Les pompes à carbone s'essoufflent

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publié le 6 novembre 2007 à 1h18

«Nous émettons de plus en plus de gaz carbonique. Et l'ennui, c'est que la planète est de moins en moins encline à l'enfouir.» Philippe Ciais résume ainsi l'article qu'il vient de cosigner dans la revue de l'Académie des sciences américaine (1), résultat d'une recherche menée dans le cadre d'une collaboration internationale (2) baptisée Global Carbon Project et dirigée par l'Australien Michael Raupach.

Combustion. Mission : mettre en relation les teneurs atmosphériques en gaz carbonique avec leurs émissions par les hommes afin d'établir d'où vient ce gaz et où il va. Résultat : la croissance de la teneur de CO2 - le principal gaz à effet de serre émis par l'homme - dans l'air a accéléré au cours de la dernière décennie. D'abord, le chiffre. La teneur en CO2 de l'air atteint en volume 381 parties par million (ppm) en 2006, contre 280 ppm avant l'ère industrielle. Un niveau très au-delà des variations naturelles, puisqu'il n'a jamais dépassé 300 ppm selon les archives climatiques conservées dans les glaces de l'Antarctique. Les auteurs de l'article estiment même qu'il n'y a pas de précédent à ce niveau depuis vingt millions d'années.

Ensuite, la cause. Ou plutôt, les causes. La première réside dans la combustion du charbon, du gaz et du pétrole. De 2000 à 2006, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté, passant de 7 milliards de tonnes de carbone à 8,4 milliards. Signe inquiétant : alors que la croissance des émissions était de 1,3 % par an durant les années 90,