«Dans le service des urgences pour adultes que je dirige, à l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, nous recevons chaque année environ 2 000 personnes victimes de traumatismes crâniens légers. Il s'agit de coups sur la tête provoqués par les accidents de la route, domestiques ou de sport, les chutes, les agressions. Ces chocs ont des conséquences sous-estimées pour les victimes et posent un problème de santé publique. Les traumatismes crâniens légers, avec perte de connaissance suivie d'un retour rapide à la conscience, sont en effet fréquents : à l'échelle de la population française, ils représentent près de 100 000 cas par an. On sait qu'une fraction faible de ces traumatismes peuvent se compliquer d'une hémorragie grave. Comment les reconnaître, les prédire ?
Peu de données publiées permettent de répondre efficacement à cette interrogation. Un examen est reconnu comme référence pour repérer une complication précoce. C'est le scanner cérébral. C'est pourquoi nous le proposons maintenant pour les traumatismes crâniens légers. Mais est-il raisonnable de faire, à titre systématique, un tel examen pour déceler un événement somme toute peu fréquent ? De plus, le scanner ne nous dit rien de la survenue d'autres complications à plus long terme qui semblent être fréquentes : maux de têtes, troubles de mémoire ou de l'attention. Faut-il alors inciter toutes les équipes hospitalières à avoir recours au scanner ? L'idéal serait de bénéficier d'un test simple permettant d'identifier rapidemen