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Libération

Des temps incertains

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publié le 13 novembre 2007 à 1h27

L'océan Arctique sera-t-il vide de glaces l'été en 2050 ou en 2080 ? La mousson africaine montera-t-elle plus au nord, ou se rétractera-t-elle plus au sud ? Les cyclones tropicaux seront-ils plus nombreux et intenses, ou le seront-ils moins ? Le niveau des océans ne va-t-il s'élever que d'un demi-mètre, ou plus d'ici à la fin du siècle ? Honnêtes, les scientifiques chargés d'explorer le futur climatique de la planète l'avouent souvent : ils ne «savent pas tout», explique Pascale Braconnot, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE, CNRS-CEA, université de Versailles-Saint-Quentin). Ces questions, parmi d'autres, font partie des énigmes climatiques qui résistent encore à l'investigation scientifique.

La première, et principale, tient de la réaction du climat à la perturbation anthropique. Comment va-t-il réagir à la hausse de la teneur de l'air en gaz à effet de serre ? Pour un doublement de la teneur en CO2 relativementà l'époque préindustrielle, les simulations climatiques sur ordinateur prévoient une hausse des températures comprise entre 2 °C et 4,5 °C. Entre ces deux chiffres d'apparence modeste, la différence est pourtant majeure. Près de 5 °C, c'est l'écart entre les températures moyennes d'un maximum glaciaire - avec la calotte polaire qui descend jusqu'à Londres - et celles du climat actuel, une mutation dont le rythme naturel se compte en milliers d'années. 2 °C, c'est déjà beaucoup, mais la situation demeurerait «gérable», estiment sou