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Libération

Les rayons de la pampa

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publié le 13 novembre 2007 à 1h27

D'un côté, la pampa argentine. Plaines herbues, vaches, gauchos et, plus loin, les sommets enneigés de la cordillère des Andes. De l'autre, des particules - protons ou noyaux d'atomes - venues de l'Univers dotées d'une énergie phénoménale. Quel rapport ? L'observatoire Auger. Vaches et gauchos de la province de Mendoza peuvent tomber sur l'un de ses 1 600 détecteurs de particules disséminés sur plus de 3 000 km2 : des cuves remplies d'une eau très pure, surmontées d'une antenne radio. Sur le pourtour de cet espace, 24 télescopes observent la lumière fluorescente produite dans l'atmosphère lorsque les particules venues de l'espace, les rayons cosmiques découverts en 1938 par Pierre Auger, sont si violentes qu'elles y sont stoppées net. Voilà l'observatoire Auger, construit par 370 chercheurs et ingénieurs de 17 pays.

Choc.La mission de cet étrange instrument ? Etudier les plus énergétiques des rayons cosmiques, très rares, seuls susceptibles de révéler leur origine. Les autres, innombrables, ont vu leur trajectoire cosmique brouillée par les différents champs magnétiques qu'ils ont traversés. Les plus violents, eux, ont grosso modo conservé leur direction d'origine. L'ennui, c'est qu'ils ne parviennent pas jusqu'au sol. Dans la haute atmosphère, ces particules, cent millions de fois plus énergétiques que celles des accélérateurs terrestres, cognent un atome. Le choc donne naissance à des centaines de particules qui elles-mêmes vont cogner d'autres atomes, en faisant naître des