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Libération
Interview

Neandertal raconté par ses poils

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publié le 13 novembre 2007 à 1h27

Le 26 octobre dernier, soit approximativement trente mille ans après la disparition du dernier des néandertaliens, on apprenait que certains de ces individus préhistoriques avaient le gène du poil roux et de la peau blanche. La nouvelle a de quoi frapper les esprits tant on se représente volontiers ces hommes, disparus dans des circonstances obscures, arborant une peau sombre comme une caverne et velue comme un singe. Est-ce là un détail croustillant, un de plus dans l'odyssée de l'espèce ?

Fruit de l'analyse de l'ADN de deux néandertaliens par une équipe internationale de spécialistes de cette population humaine, cette découverte a été publiée dans l'hebdomadaire américain Science, l'une des revues connaissant la plus forte audience dans le monde scientifique.

Qu'apporte-t-elle donc à notre connaissance de ce mystérieux Homo neanderthalensis ? Nous dit-elle quelque chose de la grande énigme de ses rapports avec la lignée humaine qui lui a survécu, à savoir la nôtre ? Silvana Condemi, paléoanthropologue au CNRS et spécialiste de Neandertal, est cosignataire de cette découverte.

A quelle question espériez-vous répondre en vous associant à cette étude génétique ?

J'ai longtemps travaillé à élucider les origines de Neandertal. Ce qui m'intéresse à présent, c'est de connaître cette population dans sa diversité. Cette population était-elle très homogène, ou au contraire très diverse ? La question est importante si on veut savoir qui était Neandertal et comment il