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Libération
Interview

«Faire du haricot une plante d'avenir, écologique»

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publié le 4 décembre 2007 à 1h51

«Je travaille sur l'amélioration des performances du haricot commun lorsqu'il est cultivé dans des sols peu fertiles. Cela paraît anecdotique, vu d'Europe du Nord. Mais le haricot est la première source de protéines végétales pour l'alimentation humaine mondiale, en particulier là où ils sont un substitut à la viande chère ou rare. En Amérique latine, en Méditerranée, en Asie, les haricots et d'autres légumineuses à graine font partie de l'alimentation de base. Or ces végétaux de la famille des légumineuses, qui sont si riches en protéines, possèdent la capacité unique d'acquérir l'azote nécessaire à leur croissance non seulement de la terre, mais également de l'air. Les légumineuses peuvent donc avoir de bons rendements sur des sols pauvres sans engrais azotés, à la différence des autres plantes. De plus, elles enrichissent le sol en azote lorsque leurs feuilles y sont enfouies, après la récolte des grains. Cette propriété, les légumineuses la doivent à leur vie en symbiose avec des bactéries du sol appelées communément rhizobia. Ces bactéries entrent dans leurs racines où elles induisent la formation de nodules. Là, elles transforment l'azote atmosphérique en ammoniac que la plante utilise pour fabriquer ses protéines.

Malheureusement, l'efficacité de cette symbiose est aujourd'hui menacée par des perturbations environnementales : dans les zones semi-arides du pourtour méditerranéen, qui connaissent des sécheresses récurrentes, l'irrigation provoque une accumulation