Reconstituer la morphologie et même l'anatomie de bestioles préhistoriques à peine visibles à l'oeil nu. Des chercheurs anglais et belges viennent de réaliser cet exploit en tirant d'un bloc de résine fossilisée l'image inédite d'une araignée de la région parisienne vieille de 53 millions d'années. Dans la revue Zootaxa, l'équipe de David Penney, paléoarachnologue à l'université de Manchester, raconte comment elle a fait appel à une technique proche de celle employée dans les scanners à rayons X des hôpitaux afin de procéder à une «dissection digitale» d'un morceau d'ambre dans lequel elle avait repéré une petite bête. Le résultat est un cliché étonnant : une photographie en trois dimensions du corps et de quelques organes internes d'un arthropode de l'éocène long. d'un millimètre ! Araignées ou insectes, beaucoup d'invertébrés du passé nous sont uniquement connus par des spécimens découverts dans de l'ambre. Ces fossiles sont les restes momifiés d'animaux qui, à une époque lointaine, furent piégés dans de la résine tombée des arbres. Celle-ci, entraînée par les eaux, roulée sur le fond des fleuves, a fini par durcir et s'accumuler dans les bras morts des anciennes rivières. L'existence de ces gisements est une véritable aubaine pour les paléoarachnologues et les paléoentomologistes, lesquels récupèrent des échantillons, les polissent puis les placent sous leurs microscopes afin de repérer de nouvelles espèces.
Rayons X. Problème, ils ne voient parfois rien, ou si peu