De notre correspondante au Danemark
Le sapin de Noël de demain sera vert, symétrique, de port altier. Ses aiguilles résisteront à la chaleur, elles ne tomberont pas à la moindre bousculade. Il sera beau, et il y en aura pour tous les goûts. Le biologiste Lars Sommer s'en porte garant. Fondateur de Vitroform, une société de biotechnologie végétale installée près d'Odense, au Danemark, il montre avec fierté les microscopiques arbres cultivés in vitro qu'il plantera au printemps prochain. Issus d'une dizaine de graines de sapins de Nordmann ramenées de Géorgie, ils ne mesurent que quelques millimètres de haut. Mais leurs gènes pourraient porter les germes des sapins du futur.
Pénurie. Premier exportateur de sapins de Noël en Europe, le Danemark produit chaque année entre 11 et 12 des 70 millions d'arbres vendus sur le marché. Une activité qui rapporte 160 millions d'euros par an à ses 4 000 producteurs, qui cultivent 95 % de Nordmann. Le conifère, originaire du Caucase, est de plus en plus apprécié pour ses formes harmonieuses et ses aiguilles, résistantes à la chaleur des foyers. En France, il représente désormais 60 % de parts de marché, contre 40 % il y a seulement cinq ans. Mais à la veille de Noël la pénurie menace. A cause des conditions climatiques défavorables, et surtout de la difficulté d'approvisionnement en semences de Nordmann de qualité. Chaque année, les producteurs doivent en effet jeter un tiers des arbres qu'ils ont cultivés, trop moches. Un tiers d'entre eux se