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Libération

Constantinople révèle ses naufrages antiques

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publié le 15 janvier 2008 à 1h57

Nous sommes en plein coeur d'Istanbul, à deux  pas de la rive occidentale du Bosphore. Ici, la rumeur de la ville est étouffée, aucun bruit de klaxon, aucune sirène de police. Mais des coups de pioches et des plaintes de brouettes rouillées qui cahotent parmi un amoncellement de céramiques, d'os et de morceaux d'amphores datant de plus de mille ans. Bienvenue à Yenikapi, ancien port byzantin probablement fondé au IVe siècle après Jésus-Christ par l'empereur romain Théodose Ier. Bienvenue à Yenikapi, future gare ferroviaire de la ligne de Marmaray qui reliera l'Europe à l'Asie par un tunnel sous le Bosphore.

Chaînon manquant. Lorsque les ingénieurs ont commencé ce gigantesque chantier ferroviaire il y a trois ans, la découverte de vestiges portuaires n'a surpris personne. «Nous nous doutions de la présence d'un port puisque nous avions des témoignagnes littéraires du Ve siècle évoquant une activité portuaire d'importance à Constantinople, explique l'archéologue Aksel Tibet, coauteur d'un rapport pour l'Unesco sur l'impact du projet Marmaray sur le patrimoine historique. Mais nous ne nous attendions pas à découvrir autant de vestiges et surtout autant d'épaves.»

Depuis le début de ces fouilles de sauvetage, en novembre 2004, pas moins de 29 épaves datant du Ve au XIe siècle de notre ère ont été mises à jour. D'autres vestiges d'importance ont été découverts sur ce site, comme ce tronçon de muraille érigée par l'empereur Constantin lorsqu'il fit de Byzance la capita