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Interview

Adieu banquise

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publié le 22 janvier 2008 à 2h01

La goélette Tara a quitté définitivement, hier, son bout de banquise et s'est remise à naviguer entre les blocs de glace. Elle a remis le cap au nord pour remonter vers Longyearbyen au Spitzberg et profiter des vents de sud, laissant les dangereuses côtes du Groënland et l'Islande loin derrière. Alors que le soleil pointe à peine le bout de son nez après la longue nuit polaire, environné de glaces qui partent à la dérive avec des vitesses atteignant 50 km par jour, dans le froid (- 6 °C), l'équipage du Tara file vers la fin de son périple à la vitesse d'un noeud et demi. L'arrivée, prévue jeudi soir à Longyearbyen, scellera un voyage entamé en septembre 2006, lorsque le navire fut hissé sur la banquise. Il a depuis traversé tout l'océan Arctique, entraîné par les glaces. Le voilier en aluminium de 190 tonnes, l'ancien Antarctica de Jean-Louis Etienne, puis Seamaster pour sir Peter Blake, est devenu Tara sous la direction d'Etienne Bourgois, directeur général d'Agnès b., et de Bernard Buigues, codirecteur de cette expédition destinée à étudier les effets du réchauffement climatique en Arctique. Les observations menées par les scientifiques au long de la dérive (lire ci-contre) n'ont pas encore livré toutes leurs conclusions. Mais le fait que le navire ait dérivé aussi vite constitue une preuve tangible de la modification du climat.

Grant Redvers, 33 ans, chef d'expédition Tara Arctic, est le seul à ne pas avoir quitté le bateau depuis