Créer un «organisme multicellulaire bactérien». L'idée est audacieuse, le propre d'une bactérie étant précisément d'être unicellulaire. Impossible ? Les plans de la construction génétique qui permettraient de réaliser une telle chimère ont valu à une équipe de onze étudiants français issus d'universités et grandes écoles franciliennes de remporter, en novembre dernier, le premier prix de la recherche fondamentale d'un concours organisé par le Massachusetts Institute of Technology, à Boston : l'international genetically engineered machines competition, la compétition internationale des machines fabriquées génétiquement (iGEM).
«Biobriques». Lancée en 2003, l'iGEM est le rendez-vous annuel des talents émergents de la non moins émergente «biologie synthétique». Des étudiants y présentent des modèles de systèmes vivants conçus - et plus rarement réalisés - par assemblage de «biobriques», séquences de gènes de fonction identifiées, écrites en code génétique (ATCG) et puisées dans le «répertoire des parties biologiques standardisées» alimenté par les participants.
Ainsi ont défilé, cet automne à Boston, les maquettes d'inventions de 56 équipes des plus grandes universités du monde, de Pékin à Cambridge : des systèmes vivants détecteurs d'infections urinaires ou de contamination au cuivre, producteurs de substitut sanguin. et la «bactérie multicellulaire», conçue au Centre interdisciplinaire du vivant (CRI, faculté de médecine-université Pari