Si le XXe siècle vit le pétrole remplacer le charbon, le XXIe pourrait assister à la révolution de l'hydrogène. Ce gaz a au moins deux avantages par rapport aux ressources fossiles ou issues de la biomasse. Il peut être produit en quantités illimitées à partir de l'eau. Et son utilisation comme carburant d'une pile à combustible permettrait de faire fonctionner un véhicule électrique économe en rejets polluants. La production d'hydrogène, très énergivore, deviendra-t-elle un jour rentable ? Et le véhicule à l'hydrogène, est-il enfin en route ?
Dans «Hydrogène. L'avenir de la voiture ?», Pierre Beuzit, ancien directeur de recherche chez Renault de 1998 à 2005, éclaire ces questions en retraçant l'épopée de la tant annoncée «voiture à hydrogène». Confrontés à la nécessité de limiter les émissions en gaz à effet de serre, les industriels de l'automobile - mais aussi du pétrole, de la chimie ou du nucléaire - consacrent depuis vingt ans d'importants moyens à la mise au point de cette machine. Celle-ci est d'ailleurs devenue une réalité expérimentale. La plupart des fabricants ont d'ores et déjà présenté des prototypes et 119 pompes capables de fournir le gaz sont installées dans le monde.
Cependant, l'«économie de l'hydrogène» a indéniablement pris du retard à l'allumage. Alors que le Japon a déclaré des objectifs de 50 000 véhicules sur les routes d'ici 2010, l'Europe est à la traîne. Il paraît peu probable que ces engins fassent leur apparition sur les routes du vieux con