Comment attirer les meilleurs des jeunes cerveaux vers la recherche ? La question, qui tourmente nos politiques, s'impose au regard des départs à la retraite massifs en cours dans les labos. Le rapport Attali préconise l'abandon du recrutement sur des postes de permanents. A l'opposé, Sauvons la recherche demande la création de 5 000 postes par an pour la recherche et l'enseignement supérieur. La ministre Valérie Pécresse se contente de remplacer les départs. Et tous s'interrogent : les plus agiles de la cervelle vont-ils se présenter ? Une partie de la réponse vient de surgir du premier appel d'offre de l'European research council, le conseil européen de la recherche.
Tout juste né, il a décidé de distribuer près de 300 millions d'euros sur cinq ans à 300 jeunes - titulaires de leur thèse depuis moins de neuf ans - pour former une équipe et conduire un projet de recherche «excellent». Appâtés par la bourse - environ un million d'euros - près de 10 000 jeunes scientifiques ont envoyé leur dossier. Autant dire que la compétition fut sévère. Le résultat dessine les forces et faiblesses des politiques éducatives et scientifiques en Europe. La France, avec 12 % des lauréats, si l'on compte par laboratoire d'accueil de l'impétrant et non par nationalité, se situe en deuxième place, derrière le Royaume-Uni, devant l'Allemagne. Pas mal, donc. Mais le plus intéressant se lit dans le statut des lauréats. Au CNRS, qui en truste 29 à lui seul, 26 sont titulaires d'un emploi de ch