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Libération

L'espion des satellites

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publié le 19 février 2008 à 2h23

Sur un vaste écran, de plusieurs mètres de large, une France, simple silhouette sur fond noir, couverte de petits traits de couleurs pour autant d'avions pistés par les radars. A côté, une liste de lieux joignables en décrochant un téléphone : Elysée, Matignon, ministère de la Défense. Jusqu'à présent, rien d'anormal puisqu'on se trouve sur le site du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), installé à deux pas du métro Balard, à Paris. Puis survient un changement de perspective ébouriffant. A la demande du général Desclaux, commandant en second de la défense aérienne, un globe terrestre apparaît au milieu de l'écran. Un drôle de globe. On y distingue les contours des pays, mais aussi et surtout des rectangles et des ronds, bleus ou verts, qui y dansent un ballet fait de trajectoires rectilignes.

Club très fermé. Les zones qu'ils délimitent, parfois étendues sur des centaines de kilomètres, sont celles où peuvent voir, transmettre ou écouter les satellites, représentés par des sigles et des numéros. A ce moment, USA-116 passe au-dessus de l'Afghanistan ; Hélios, un satellite-espion français, au-dessus de la Nouvelle-Calédonie, «en temps réel», précise Desclaux. Puis, il commande à l'opérateur d'accélérer le tempo de la simulation et de zoomer sur l'Afghanistan, afin de révéler la situation satellitaire telle qu'elle sera quelques jours plus tard. Le pays se colore, passe du vert au rouge pour indiquer le moment où la précision du