Comment qualifier le problème des restes humains dans les musées ?
Sûrement pas de problème mineur, puisqu'il concerne l'éthique et le dialogue entre cultures. Il est important pour les musées, puisqu'il s'agit du devenir d'objets qu'ils ont en garde dans le cadre de collections scientifiques, et parfois de présentations publiques. Et il peut être grave pour des communautés qui les considèrent comme constitutifs de leur identité. Enfin, cela va au-delà de la gravité, lorsque le processus de collecte est associé à des génocides.
Le retour de restes humains pourrait-il induire d'autres restitutions ?
Il convient de délimiter le sujet aux restes humains, sans opérer de confusion avec des oeuvres constituées d'autres matériaux, quand bien même elles seraient considérées comme «sacrées». S'arc-bouter sur une position en apparence simple d'une vision unique d'un patrimoine inaliénable, ne tenant pas compte de cette distinction, aurait comme effet d'affaiblir les musées et non de les renforcer. Il est par ailleurs possible d'établir parmi les restes humains des nuances, selon que la culture dont ils proviennent existe encore ou non. Pour les premiers, il faut se mettre en accord avec les intérêts et croyances de la communauté. La question se pose en d'autres termes pour ceux dont la culture est éteinte, quels que soient le tact et le respect de la dignité humaine qui s'imposent. La Grande-Bretagne a fixé une limite à 1 000 ans, et, de fait, la question se pose surtout pour les trois derniers siècles et pour les nations et cultures colonisées ou dominées par la violence. Il y a peu de revendications pour les restes d'Eu