Ce matin, François Ier vient à la rescousse de l'avenir. Au Collège de France, création royale, il sera question de sciences, et donc du futur de la nation. Mais pas de colloque ronronnant. Ni d'étripage entre collègues. Plutôt un mélange d'inquiétudes, de recherche d'informations, mais aussi de franche opposition à la politique gouvernementale. Cette réunion est organisée à l'initiative de directeurs de laboratoire et des présidents des deux instances les plus représentative des scientifiques : Jacques Moret pour le conseil national des universités (CNU) et Yves Langevin pour le Comité national de la recherche scientifique (CONRS), syndicats, et associations (Sauvons la recherche et Sauvons l'université) y ajoutant une touche plus militante.
«Affaiblissement». Parmi les initiateurs, Philippe Blache (directeur du laboratoire parole et langage CNRS-université de Provence) en résume l'esprit : «Inquiétude devant le risque d'un bouleversement du système de recherche public dont le résultat ne serait pas la réforme nécessaire mais un affaiblissement considérable.» En cause : «La concentration des moyens à l'Agence nationale de la recherche, un système d'évaluation entièrement nommé par le pouvoir politique ; l'abandon d'une tutelle scientifique par un organisme de recherche national sur de nombreux labos.»
Parmi les centaines de participants annoncés, on trouve une bonne part des piliers du système de recherche. Présidents de conseils scientifiques, directeurs d'ins