Début février, la police débarque chez Adam W. Morrison, un étudiant de l'université de Prince Edward Island, à Charlottetown, au Canada. On le suspecte de fomenter un massacre, sur le modèle de la fusillade du lycée Columbine qui fit treize morts en 1999. C'est ce dont il s'est copieusement vanté sur sa page Facebook. Il nie. Les policiers lui mettent sous le nez la photocopie de sa page. Une fouille en règle de son ordinateur permettra finalement de le disculper. En réalité, un inconnu a créé un autre compte avec son identité et sa photo sur Facebook. Le même genre de déconvenue est arrivée à Aurélia, en Seine-et-Marne (1). Une personne de son entourage a publié en son nom fin décembre une annonce aguicheuse sur des sites de rencontres, avec téléphone et adresse à l'appui. Des impétrants sont allés jusqu'à sonner à sa porte.
Adam et Aurélia ont été victimes de voleurs d'identité sur Internet. Endosser le patronyme et les attributs d'un autre est un sport assez couramment pratiqué, notamment sur les forums. Sur Facebook justement, qui affichait avec un succès insolent 62 millions d'inscrits dans le monde en janvier 2008, pullulent les Nicolas Sarkozy et autres Steve Jobs et ressuscitent les morts comme François Mitterrand. En clair, n'importe qui peut s'approprier la personnalité d'autrui. Ce fut le cas de Fouad Mourtada, un ingénieur marocain de 27 ans qui s'était fait passer pour le prince Moulay Rachid, frère cadet du roi Mohammed VI, sur Facebook. Il a été condamné à tro