Aujourd'hui, à quoi reconnaît-on un grand centre urbain ? A sa verticalité, faite d'une concentration de gratte-ciel. Et demain ? La ville devra-t-elle aussi étendre ses constructions vers le bas, les groundscrapers et skyscrapers - «gratte-sol» et «gratte-ciel» - se complétant pour le bien-être des citadins, comme le pensent des urbanistes canadiens (1), japonais et chinois ? Cette réflexion sur l'exploitation du sous-sol a du mal à faire son chemin en France. «C'est pourtant la manière la plus réaliste de penser l'urbanisme», estime Pierre Thierry, chef de projet au service aménagement et risques naturels du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
La ville du XXIe siècle devra, selon vous, changer son schéma de croissance. Pourquoi ?
Nous avons atteint les limites du développement des villes selon le modèle classique de ces dernières décennies. Principalement parce que nous sommes confrontés à de nouvelles contraintes qui vont durer. La principale est d'ordre énergétique. Le pétrole devenant de plus en plus cher, nous devons donc réduire autant que possible notre consommation. Nous nous sommes en outre engagés à réduire les gaz à effet de serre. Tout cela signifie que nous devons diminuer drastiquement les déplacements. L'équation est simple : plus la densité urbaine augmente, plus la consommation d'énergie par habitant diminue. Dans une telle configuration, les biens de production doivent se trouver au plus près des réseaux de distri