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Libération

Pissenlit de ville

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publié le 11 mars 2008 à 2h39

Georges Frêche, maire de Montpellier de 1977 à 2004, a contribué de façon décisive à l'élucidation des mystères de l'évolution du pissenlit en milieu urbain. C'est un fait peu connu, y compris de l'intéressé, mais qui apparaît de façon irréfutable à la lecture d'un article scientifique publié cette semaine dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences(PNAS). Pierre-Olivier Cheptou et ses collègues du CNRS de Montpellier y expliquent comment une cousine du pissenlit, le crépis de Nîmes, s'adapte lentement mais sûrement aux conditions de la vie en ville, au pied des arbres cernés de bitume. Cette découverte pourrait éclairer des horizons plus exotiques, comme le destin d'espèces végétales dans la jungle amazonienne tailladée par la déforestation ou dans tout autre écosystème victime de morcellement. Elle est, nonobstant, une retombée de l'insatiable politique de développement urbanistique de l'ex-patron de Montpellier.

«Morcellement». Tout a commencé en 2002, quand le biologiste montpelliérain Pierre-Olivier Cheptou, de retour de Paris, traverse le nouveau quartier d'Antigone, réalisation phare de la municipalité. Il avise alors que, sur les trottoirs, les arbres sont plantés dans des carrés de terre de taille identique, cernés de bitume, à équidistance les uns des autres, sur des centaines de mètres. Dans les carrés, poussent des plantes sauvages. Le quidam voit là un alignement d'arbres. Le chercheur y discerne «des parcelles expérimentales id