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Sexualité. Les neuro-nano-biotechnologies feront-elles la prochaine révolution sexuelle ? D'aucuns en rêvent.
publié le 18 mars 2008 à 2h45

«Tout indique que, dans notre monde occidental, nous nous acheminons vers une sexualité sans contact physique et sans partenaire. L'utilisation d'interfaces nano, neuro et biotechnologiques permettra probablement à la fin du XXIe siècle d'établir des relations encore plus intimes que les relations charnelles entre deux êtres. Des logiciels reliés à des nanodispositifs permettant un contrôle direct du cerveau pourraient déclencher des orgasmes à volonté et en toutes circonstances. Et lorsqu'une connexion sans fil entre les centres du plaisir de deux cerveaux sera réalisable, l'acte sexuel au sens où nous l'entendons aujourd'hui, ne sera pas plus intime qu'une poignée de main.» Ainsi rêvait le sociologue américain James Hugues, en marge du colloque sur la «sexualité du futur» organisé fin 2007 par le Club d'Amsterdam, groupe de réflexions prospectives rassemblant des universitaires, des chefs d'entreprise et des artistes. Hugues dirige l'Institut pour l'éthique et les techniques émergentes, une association à but non lucratif basée dans le Connecticut dont la vocation est de «promouvoir les usages éthiques de la technologie pour l'augmentation des capacités humaines». La révolution qu'il annonce est celle promise par le transhumanisme, un courant de pensée qu'il anime dans le sillage de son fondateur, le Suédois Nick Bostrom. (Lire ci-dessous). Comme lui, il milite pour l'«amélioration» technologique des performances de l'espèce : procréation par tous les moye