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Libération

La Terre vue du sol

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publié le 18 mars 2008 à 2h45

Entre l'oeil satellitaire de Google Earth, les zooms héliportés d'Arthus-Bertrand, les millions de clichés amateurs disponibles d'un clic, on serait tenté de croire que la surface de la Terre n'a plus de secret, ni pour le quidam, ni pour l'expert. On est soulagé d'apprendre, de la bouche d'Olivier Archambeau, que c'est là une vue de l'esprit : la photo a encore bien du boulot au service de la géo. Directeur du département de géographie de Paris-VIII, chercheur au CNRS, ce quadra blond à l'oeil clair et l'air de Tintin, en est convaincu. Ses tutelles le sont également, qui soutiennent sa recherche, lancée il y a un an : dresser l'inventaire géophotographique des grandes routes humaines.

Traces de champs. «La géographie est la science dédiée, littéralement, à l'écriture de la Terre, rappelle Olivier Archambeau. La photographie est un des instruments de son écriture, un support de sa connaissance. Il est aujourd'hui enrichi par le numérique qui permet d'enregistrer à faible coût et de mémoriser et agréger de multiples informations», souligne-t-il, en montrant une photo de Bajo Caracoles, en Patagonie, au Sud de l'Argentine : un hameau paumé «dont la seule fonction, aujourd'hui, est d'assurer dans cette région perdue une présence de l'Etat». Cette image est l'une des milliers prises sur la première des routes inventoriées, la route 40 qui va du sud de l'Argentine à la Bolivie : 8 000 kilomètres de bitume et de terre aux contreforts de la cordillère des Ande