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Libération

Le pacte foetal des fléaux

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publié le 18 mars 2008 à 2h45

Des chercheurs de l'Institut Pasteur publient, dans la revue AIDS de ce mois, un résultat qui relève plutôt de la mauvaise nouvelle : l'association du paludisme et du VIH chez les femmes enceintes augmenterait significativement le risque de transmission du VIH au foetus. «Nous avions observé avec nos collègues camerounais que des pics de transmission du VIH de la mère à l'enfant suivaient toujours les épisodes de pluie, explique Elisabeth Menu, chargée de recherche à l'Inserm, membre de l'Unité de régulation des infections rétrovirales de l'Institut Pasteur, et coauteur de ces travaux. Par ailleurs, de nombreuses publications évoquaient déjà une possible corrélation entre VIH et paludisme.» Cette fois, la suspicion est devenue une certitude.

En effet, les chercheurs ont reproduit in vitro le mécanisme de liaison entre des globules rouges infectés par l'agent du paludisme et des cellules placentaires infectées par le VIH. Résultat : dans les 72 heures, ils ont observé dans le placenta une augmentation significative de la charge virale ainsi que la sécrétion d'une protéine appelée TNF, bien connue pour son rôle d'activateur de la réplication du virus. «L'augmentation des risques de transmission mère-enfant serait d'autant plus forte que les particules virales sont plus nombreuses et que la TNF possède des propriétés inflammatoires qui provoquent des lésions du placenta», relève Elisabeth Menu.

La double infection par le paludisme et le VIH est loin d'