De notre correspondante à Amsterdam
Produire de l'électricité en brûlant les coques qui enserrent les grains de café : c'est possible et c'est une première mondiale. Depuis la mi-février, le groupe Essent récupère et incinère des coques de café dans sa centrale à charbon Amer, située à Geertruidenberg, dans le sud des Pays-Bas. Principale société d'électricité des Pays-Bas, Essent (6,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 10 000 employés) cherche à produire de plus en plus d'énergie «verte». D'où cet essai, tenté cette année avec les rebuts séchés et compressés de la dernière récolte de café du Brésil. En février, une première cargaison de 3 200 tonnes de coques est arrivée à bon port pour un total de 15 000 tonnes commandées sur l'année à des planteurs brésiliens via l'association Solidaridad, un grand nom du commerce équitable.
«Energie verte». Essent, qui se fait fort de transformer cette biomasse en électricité, communique sur l'aspect «durable» de l'opération avec un nouveau spot diffusé sur les chaînes de télévision néerlandaises. Aux dires de la firme, cette source d'énergie végétale permettrait d'économiser jusqu'à 90 % des émissions moyennes de carbone des centrales électriques néerlandaises fonctionnant au carbone fossile. Le coût du transport des coques, d'un point de vue écologique comme financier, serait le même que s'il s'agissait de charbon, lui aussi importé de contrées lointaines (Afrique du Sud, Colombie, Chine). Effet de serre, effet de mode ? «Esse