«Je travaille sur une bactérie qui infecte un tiers de la population mondiale et qui tue près de deux millions de personnes par an. Il s'agit de Mycobacterium tuberculosis, le bacille responsable de la tuberculose. A l'aide de la biologie moléculaire, nous essayons de comprendre l'interaction entre ce bacille et les cellules humaines afin de déterminer les facteurs spécifiques qui conduisent dans certains cas à la maladie, et dans d'autres à une infection latente. En effet, seules 5 % à 10 % des personnes infectées développent une forme virulente de la tuberculose, les autres sont des porteurs sains, non contagieux. L'objectif final est de développer de nouveaux traitements.
En effet, si les antibiotiques dont nous disposons actuellement sont très efficaces dans la plupart des cas de tuberculose, ils posent tout de même deux problèmes majeurs. Ils nécessitent une posologie très lourde : quatre médicaments à prendre pendant deux mois puis deux médicaments pendant quatre mois. Beaucoup de patients ne suivent pas rigoureusement le traitement, d'autant plus qu'il s'agit fréquemment de populations marginalisées. En France, l'incidence de la tuberculose est vingt fois plus élevée chez les SDF que dans l'ensemble de la population. Il est donc nécessaire de proposer de nouveaux médicaments qui raccourciraient la durée du traitement.
Par ailleurs, l'apparition de souches bactériennes résistantes à plusieurs antibiotiques devient préoccupante. On observe surtout ces résistances d