Certes, il y a les gaz. A effet de serre et donc qui changent le climat terrestre. Mais, en mettant les gaz, l'homme largue aussi, souvent, des suies noires - ce que les scientifiques appellent du black carbon - et les oublier serait très dommageable à l'action nécessaire pour éviter de trop bousculer le climat que nous léguerons à nos descendants. C'est l'avertissement lancé par deux climatologues américains réputés, Veerabhadran Ramanathan et Gregory Carmichael, publié dans Nature Geoscience (1).
«Ces suies noires, expliquent-ils, représentent tout simplement la seconde plus forte contribution à l'actuel réchauffement planétaire après les émissions de gaz carbonique.» Très loin, donc, d'un détail de la machine climatique. Logique puisqu'il s'agit d'un effet direct de la combustion de ressources fossiles (charbon.) tel que le font par exemple les moteurs diesel, mais aussi de celle de biomasse fraîche : bois, feuillages, plantes diverses utilisées pour se chauffer, faire la cuisine (au moins 2 milliards d'êtres humains se nourrissent exclusivement de repas cuits au bois), ou dégager de nouvelles terres pour l'agriculture en déforestant de vastes surfaces.
Panaches. Les particules de suie noire, composées pour l'essentiel de carbone élémentaire et de molécules organiques, sont ainsi dispersées dans l'atmosphère, avec de plus fortes concentrations au-dessus des lieux d'émissions, puis souvent emportées très loin par les vents. Veerabhadran Ramanathan