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Libération

Le «Jules-Verne» remet l'Europe en orbite

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publié le 4 avril 2008 à 2h59

Hier, à 16 h 45, le Jules-Verne a touché au but. Le cargo européen, lancé par Ariane depuis l'astroport de Kourou le 9 mars dernier, s'est amarré à la station spatiale internationale (ISS). Premier exemplaire d'une série de cinq vaisseaux, il constitue le paiement «en nature» de la contribution de l'Agence spatiale européenne (ESA) aux frais de fonctionnement de l'ISS, et apporte près de dix tonnes de fret, carburant, eau, vivres, équipements. L'amarrage fut la conclusion d'une longue série d'opérations réalisées depuis le tir et destinées à démontrer que le Jules-Verne n'allait pas mettre en péril la sécurité de l'équipage de la station (lire ci-contre) mais également d'un long et coûteux (1,3 milliard d'euros) programme industriel décidé en 1995.

Paradoxe. Jusqu'à hier, les astronavigateurs du Centre national d'études spatiales (Cnes), l'agence spatiale française, qui pilotent le Jules-Verne depuis le centre de contrôle de Toulouse, n'avaient que des motifs de satisfaction. Le vaisseau, un prototype qui ne pouvait pas être testé en vol, obéit au doigt et à l'oeil des ingénieurs comme de ses programmes informatiques. Lors de la première démonstration de sécurité, le 29 mars, il devait s'approcher de la station jusqu'à 3,5 km avant d'exécuter une manoeuvre d'évitement. Le pilote automatique a conduit le vaisseau, qui file à 28 000 km/h et près de 400 km d'altitude, à. 3,501 km de l'ISS. Lundi 31, le cargo s'est approché encore plus près, à 11 mètres seule