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Libération

Gène dope clope

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publié le 8 avril 2008 à 3h01

Fumer, c'est bien connu, peut provoquer un cancer du poumon, ce dernier étant celui qui tue le plus au monde. Cependant, tous les fumeurs ne meurent pas de cette maladie. Pourquoi ? Trois études (américaine, islandaise, européenne) ont identifié pour la première fois un facteur génétique qui augmente les risques de cancer du poumon, surtout chez les fumeurs. Il s'agit d'un allèle (un variant) d'un gène situé sur le chromosome 15.

Alors que le risque d'avoir un tel cancer est évalué à 15 % pour la population globale des fumeurs (contre 1 % pour les non-fumeurs), il monte à 20 % chez ceux qui ont hérité, de leur père ou de leur mère, d'une copie de ce variant. Et il grimpe à 25 % chez ceux qui ont reçu les deux copies. Un tel héritage est loin d'être rare : une personne sur deux, en Europe, possède une copie de cet allèle et une sur dix possède les deux.

La région du génome dans laquelle a été localisé ce gène code pour des récepteurs de la nicotine. Reste à savoir quelle est la nature de la relation entre ce gène et le surrisque de cancer. Sur ce point, les conclusions des trois équipes divergent. Selon l'étude islandaise, ces facteurs génétiques augmentent le risque parce qu'ils favorisent l'addiction à la nicotine. Les chercheurs ont en effet montré que les personnes possédant ces deux allèles du gène fument en moyenne deux cigarettes de plus par jour.

«Ce résultat est non significatif au regard de l'accroissement considérable du risque chez ces personnes», estime Paul