Le CNRS a décidé il y a six ans de s'implanter en Guyane, pour quelles raisons ?
Auparavant, nous n'étions présents que de façon épisodique, notamment dans la station d'observation de la forêt guyanaise, aux Nouragues. Mais la perspective de la création du Pôle universitaire guyanais (PUG) nous a encouragés à investir pour une implantation permanente et à lancer le Programme interdisciplinaire «Amazonie». L'enseignement supérieur suppose un lien avec la recherche et donc des laboratoires. Or, malgré l'implantation d'organismes de recherche publics, le ratio scientifiques-population active reste inférieur de moitié à la moyenne nationale. Il fallait une politique volontariste. Le premier laboratoire mixte CNRS-université se consacre à la chimie des substances naturelles, en particulier la végétation, tant pour l'étude de leur rôle physiologique et écologique que pour des développements pharmaceutiques ou industriels. Il a rejoint depuis l'unité mixte «Ecologie des forêts de Guyane», qui impliquait déjà le Cirad, l'Inra et l'Engref (1). C'est un début... historique pour ce département qui connaît une très vive croissance démographique - 50 000 habitants en 1970, près de 200 000 aujourd'hui et 400 000 dans vingt ans. Cela suppose un développement de l'université.
Ces raisons politiques s'appuient-elles sur des considérations scientifiques ?
Il faut un intérêt scientifique majeur pour justifier cet effort. D'abord, le fonctionnement des écosystèmes et la dynamique de la biodiversit