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Gibier de banlieue

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Environnement. Casse-tête pour les gestionnaires de la faune sauvage : les sangliers s'aventurent de plus en plus dans les villes. Scène de chasse à Saint-Quentin-en-Yvelines.
publié le 6 mai 2008 à 3h20

On tire le sanglier à l'orée de la ville. «C'est de la chasse, mais pas dans des lieux normaux», dit l'homme, casquette orange, pantalon kaki, cartouchière et fusil. Ce matin d'avril, les chasseurs ont débarqué dès potron-minet devant la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. La cité des merisiers de Trappes est juste de l'autre côté de la départementale 921. Il y a là un étang et un camping. En fond sonore, le brouhaha des voitures de l'autoroute A 12 .

C'est que les sangliers prolifèrent dans l'Hexagone, dans les forêts et aussi aux périphéries des villes. Il y en aurait aujourd'hui un million dans le pays, cinq fois plus qu'il y a quinze ans si l'on en juge à l'aune des statistiques de chasse. De 100 000 bêtes abattues en 1989, on est passé à 450 000 en 2005. D'où une augmentation des «battues administratives», selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Ces chasses très particulières sont décidées par les préfets lorsqu'ils jugent la situation dangereuse pour les hommes. Ceux qui roulent, notamment. L'animal traverse la route. Et bling. En 2006, sept personnes ont trouvé la mort dans une collision avec un animal sauvage (cervidés et sangliers confondus) et 140 ont été hospitalisées. Un bilan auquel s'ajoute la casse automobile, bien plus fréquente. Le fonds de garantie des assurances s'attend à indemniser en 2008 les dommages matériels générés par 12 000 à 15 000 collisions avec des sangliers. La facture s'élèverait, selon l'O