«Academic Pride». C'est sous cette bannière provocatrice que les mouvements Sauvons la recherche et Sauvons l'université ainsi que plusieurs syndicats appellent aujourd'hui le monde scientifique à des manifestations dans toute la France. En fait de «coming out», il s'agit d'affirmer haut et fort la fierté d'être chercheur et la défense de la recherche publique en protestation contre une politique et un discours gouvernementaux qui, sous bien des aspects, portent le discrédit sur la recherche académique.
En dépit des longs parcours de formation, de la rareté des postes, de la modestie des salaires et des carrières, chaque année des jeunes espèrent un engagement dans la recherche publique. Qu'est-ce qui peut donc, aujourd'hui encore, les motiver ? Libération donne la parole à cinq «jeunes chercheurs», pas toujours juniors mais qui ont décroché leur premier poste dans le public il y a quelques années seulement.
«Le gène que j'ai découvert s'avère impliqué dans toutes sortes de troubles» Mireille Montcouquiol, 39 ans, biologiste, chargée de recherche à l'Inserm depuis 2007 (2500 euros net mensuels)
La plupart des gens ont une idée assez floue de la vie des chercheurs. Ils en voient dans les séries américaines qui appuient sur un truc et, eurêka, la solution jaillit.
En fait, être chercheur, c'est d'abord aimer démonter des choses, regarder ce qu'il y a l'intérieur, essayer de comprendre comment ça marche. J'ai toujours aimé ça, du plus loin que je me souvienne. Juste