Les sacs en plastique fleurissent dans les décharges, accrochés aux arbres, et finissent parfois dans l’estomac des tortues de mer. Aujourd’hui, le plastique est le matériau jetable et bon marché par excellence, emblème de la pollution, du pétrole, et de la consommation de masse. Son avenir est-il... à la poubelle ?
Entretien avec Stéphane Guilbert, directeur du laboratoire ingénierie des agropolymères et technologies émergentes (Inra-Sup Agro, Montpellier). Physico-chimiste, il mène des recherches sur de nouveaux matériaux biodégradables aux fonctionnalités nouvelles.
Comment imaginez vous le plastique de demain ?
Ce sera un matériau noble qui devra être utilisé à bon escient et avec parcimonie. Il ne sera plus «jetable». Il gagnera en technicité, au point que l'on disposera de tout un panel de plastiques, chacun ayant des propriétés différentes et un emploi spécifique. Un exemple : aujourd'hui, les fabricants d'emballages proposent à l'industrie du fromage un plastique percé çà et là pour que la croûte respire. Demain, il y aura des emballages appropriés aux échanges de gaz et de vapeur d'eau et, de façon générale, des matériaux mieux ciblés en fonction de leur usage.
Le plastique est aujourd'hui partout, depuis le biberon des bébés jusqu'aux matériels de chirurgie à usage unique. Peut-on imaginer de s'en passer ?
La raison de cette popularité tient au fait que c'est un matériau très léger qui se prête à toutes sortes de mise en forme, sans soudure ni couture. On