«Je tente de comprendre, avec mon équipe, pourquoi et comment se forment les essaims de criquets ravageurs. Ces recherches s'inscrivent dans un objectif global d'amélioration des méthodes de prévention contre les invasions de ces insectes qui causent encore d'importants dégâts, surtout dans les zones tropicales africaines. Certes, il y a eu des progrès importants dans la lutte contre les criquets. On n'observe plus d'essaims circulant pendant quinze ou vingt ans comme c'était encore le cas dans les années 60.
Le dernier épisode majeur, en 2003, a été maîtrisé au bout d'un an. Mais cette lutte coûte cher, tant sur le plan économique qu'écologique. Un exemple : en 1997, Madagascar a dû faire appel à l'aide internationale pour récolter les 60 millions de dollars qui lui ont permis de maîtriser l'invasion de criquets migrateurs, en dispersant des pesticides - seule arme disponible - sur des millions d'hectares. Et la menace demeure : des recrudescences ont lieu presque tous les ans et doivent être maîtrisées. Dans le contexte actuel de crise alimentaire, le démarrage d'une invasion serait une catastrophe pour l'agriculture vivrière. Elle aurait des conséquences dramatiques sur la sécurité alimentaire de millions de personnes, notamment dans les pays sahéliens.
Mieux vaut prévenir, donc, que guérir. C'est pourquoi nous développons des projets qui sont destinés à améliorer les systèmes d'alerte précoce dans des zones à risque dont nous avons aujourd'hui une bonne cartographie. Ces s