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Libération

L'air du nucléaire

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Rétrovision. Dans les années 60, Américains et Soviétiques rêvent de voyages long-courriers avec des dirigeables atomiques.
publié le 10 juin 2008 à 3h49

Quel sera, demain, le paquebot du ciel capable de transporter plus de 500 passagers sur de très longues distances ? Aujourd'hui, on répond l'A380, quand il en aura fini avec sa cascade de retards de livraison. Il y a cinquante ans, on jurait que ce serait le dirigeable atomique, auquel travaillaient alors ingénieurs américains et soviétiques.

Si le naufrage du Titanic n'a pas sonné le glas de la navigation transatlantique, l'accident du Hindenburg, qui prit feu et s'écrasa le 4 mai 1937 non loin de New York après avoir traversé l'Atlantique avec 97 personnes à bord, signa en revanche la fin du dirigeable pour le transport civil. L'enquête du FBI ne put trouver de cause certaine à l'accident. Décharge électrostatique ? Autoembrasement de l'enveloppe ? Attentat ?

Une seule chose est certaine : le zeppelin a flambé en un temps record parce qu'il était gonflé à l'hydrogène, hautement inflammable, et non à l'hélium, que seuls les Etats-Unis savaient produire en quantités industrielles. Fort de cette supériorité technologique, ils avaient interdit l'exportation de ce gaz vers l'Allemagne nazie. Capables d'emporter de très lourdes charges, les dirigeables étaient en effet très prisés des militaires, en particulier de l'US Navy, qui exploita jusqu'au début des années 60 une flotte considérable de «plus légers que l'air», destinés à l'observation et à la lutte anti-sous-marine.

500 passagers. Le projet de dirigeable atomique est ainsi né de la rencontr