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Libération

Le manque de pollen, un fléau de plus ?

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publié le 10 juin 2008 à 3h49

En dépit de l'interdiction des insecticides Gaucho et Régent en 2004, les mortalités d'abeilles restent élevées, en particulier au sortir de l'hiver. Pourquoi ? Quel rôle peut jouer, dans ce déclin aux causes complexes, le manque de ressources alimentaires liées à l'agriculture intensive ? Les butineuses ont besoin principalement de deux éléments nutritifs qu'elles trouvent dans des fleurs. Du sucre, avec lequel elles fabriquent le miel. Un sucre qu'elles puisent dans le nectar des fleurs et que les apiculteurs apportent sous la forme d'une mélasse de maïs lorsqu'ils prélèvent leur miel.

Gelée royale. Il leur faut également les protéines contenues dans le pollen. Cette production de la sexualité florale, elle, est difficilement remplaçable. Or toute carence en pollen a pour conséquence d'affaiblir la colonie. En effet, les abeilles l'utilisent pour fabriquer la gelée royale avec laquelle sont nourris les couvains et la reine. Si la récolte de pollen est insuffisante, les larves seront moins nombreuses et vigoureuses. Adultes, elles auront plus de mal à accomplir les tâches de la ruche et à passer l'hiver. Et les ruchers deviennent alors plus vulnérables aux maladies.

«Dans des milieux appauvris en ressources pollinifères, on a pu observer des cas de loque européenne, maladie caractéristique d'une carence des larves en protéine», déclare Jean-Paul Faucon, expert auprès de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation). Quant au varroa, acarien qui par