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Libération
Interview

«Les blés d'une seconde révolution verte»

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publié le 17 juin 2008 à 3h55

«Je voudrais connaître les gènes qui déterminent le rendement du blé. Aujourd'hui, cette plante est la base de l'alimentation de plus de 35 % de la population mondiale. C'est la céréale la plus cultivée dans le monde, plus que le riz, car elle pousse sous un plus grand nombre de climats. Les plus gros producteurs de blé sont d'ailleurs la Chine et l'Inde.

La révolution verte des années 50 a permis de faire progresser la production de cette céréale de façon phénoménale, par l'apport de pesticides, d'engrais, le développement de la mécanisation, et aussi grâce à la sélection de variétés qui donnent plus de grains par épis dans ces nouvelles conditions de culture, relativement protégées. Mais depuis dix ans, le progrès génétique ralentit et l'augmentation du rendement ne progresse plus à un rythme suffisant pour répondre à la demande croissante de blé. Nous avons besoin d'une seconde révolution verte qui nous permette de proeduire plus et mieux dans des conditions plus frugales : moins d'engrais, de pesticides, d'eau, de terre, de pétrole et dans un climat en plein changement.

C'est dans ce contexte que je cherche à découvrir les déterminants génétiques du rendement, qui est lui-même la résultante d'une capacité de reproduction, de résistance à des maladies et à des stress climatiques. Je mène ce travail, avec mon équipe à l'Inra de Clermont-Ferrand, dans le cadre d'un consortium international (IWGSC) que je codirige depuis 2005 et aussi d'un projet européen regroupant 17 laborat