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Libération

«Le sens des écrits sur les tombes médiévales»

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publié le 1er juillet 2008 à 4h07

«L'épigraphie est une discipline récente, qui étudie ce qui est écrit pour la durée la plus longue et le public le plus large. Cela implique des supports (pierre, métal, bois, textile, vitrail, mosaïque, peinture murale.), des procédés décoratifs et des lieux d'exposition spécifiques, face à une entrée, par exemple. Notre équipe inventorie les inscriptions entre le VIIIe et le XVe siècle dans la France entière et s'intéresse de façon générale à l'évolution de la langue (du latin au français), des genres littéraires, des procédés graphiques et, bien sûr, au contenu des textes.

Le statut de l'écrit est très particulier au Moyen Age : avant le XIIIe siècle, seuls les clercs et de rares aristocrates savent lire, et même après, on n'écrit jamais quelque chose par hasard. Le texte a toujours une valeur très forte. On s'interroge aussi sur sa lisibilité, par exemple pour les inscriptions sur des vitraux très hauts ou celles enfermées dans une tombe. Dans ces cas particuliers, le texte s'adresse-t-il alors aux lecteurs ici et maintenant, à Dieu, au saint à qui a été offert le vitrail, ou est-il destiné à être lu à la fin des temps ?

Quant à moi, j'ai travaillé plus particulièrement sur les épitaphes à l'époque carolingienne (VIIIe-Xe siècle). Je cherche à comprendre leur mode de réalisation, leur finalité et leur place dans un rituel qui va de l'accompagnement du mourant jusqu'aux cérémonies commémoratives, au sein d'une culture imprégnée par le christianisme. On peut distinguer les é