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Libération

Un ADN qui résiste à la mort

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publié le 1er juillet 2008 à 4h07

L'homme est mortel. Mais cette condition misérable est-elle vraiment fatale, au sens étymologique du mot fatum, le destin en latin. Ne pourrait-on pas y échapper, ou du moins en repousser très loin l'échéance, moyennant quelques savantes manipulations de l'ADN ? Les récents développements de la génétique moléculaire et cellulaire laissent entrevoir cet horizon vertigineux, comme le raconte l'immunologiste Jean-Claude Weill dans la conférence qu'il donnera samedi 5 juillet, à Paris, pour l'Université de tous les savoirs, et dont nous publions le texte. Jean-Claude Weill codirige avec Claude-Agnès Reynaud l'unité Inserm 783 sur l'étude du développement du système immunitaire.

«Dans le film Blade Runner, le répliquant, c'est-à-dire l'androïde créé de toutes pièces par un savant tout puissant, force la porte de son créateur, car s'il le félicite pour la beauté et la précision de sa création, il refuse que cela s'arrête : il ne veut pas mourir. Le maître lui répond que si tout a été si parfait, c'est justement parce qu'il a fait le choix de la perfection au détriment de la longévité.

Cette scène pourrait résumer le choix qu'a fait l'évolution pour nous les humains et aussi probablement pour de nombreuses espèces. En effet, la sélection naturelle permet aux individus ayant les meilleures performances reproductives de dominer numériquement d'autres espèces qui, elles, finissent par s'éteindre. Selon ce schéma de l'évolution (il y en a d'autres), les chances de survie dé