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Libération

Et demain, trois mois de vacances

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publié le 26 août 2008 à 4h44

Marre de la destruction des 35 heures, des 42 années de cotisation annoncées, et autre «travailler plus pour gagner plus» ? Alors replongeons-nous dans les années 60, quand le gratin des économistes et des planificateurs gaullistes annoncent l'avènement d'ici la fin du siècle. des trois mois de congés payés.

Au centre de ce courant de pensée alors dominant, se trouve l'économiste Jean Fourastié. L'homme est à la fois connu du grand public pour ses causeries hebdomadaires à la télévision, et respecté par ses pairs. Sa renommée, il la doit à son étude de l'histoire de la productivité. Il a ainsi montré que, grâce au progrès technique, la durée du travail n'avait cessé de décroître durant le siècle - sauf pendant la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale - alors que la richesse augmentait. Dans le même temps, l'allongement de la durée de formation et l'instauration d'un âge de la retraite ont fait que l'on travaille de moins en moins, à l'échelle d'une vie.

Aliénation. Il résume ces deux observations (avec le sens de la formule qui lui fera plus tard lancer le terme des «Trente Glorieuses») dans le titre de son livre à succès paru en 1965 : les 40 000 Heures. Le chiffre est tout un programme, puisque ce serait là la somme du temps passé à travailler dans une vie, en comptant 1 200 heures par an durant trente-cinq ans et trois mois de vacances par an. La même année, une commission du commissariat au Plan à laquelle il participe, avec un certain Jacques Delor