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Le pétrole ou la vie

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Troc : Au nom de l’écologie, l’Equateur s’engage à refuser l’exploitation d’un gisement d’or noir en Amazonie ... si la communauté internationale l’indemnise. Une première.
publié le 2 septembre 2008 à 4h50
(mis à jour le 2 septembre 2008 à 4h50)

Nous glissons à vive allure sur le Rio Napo. Attirés, emportés, absorbés par ce large fleuve qui serpente au milieu d'un incroyable imbroglio de verdure. Il y a 500 ans, cette surface miroitante constituait la route vers l'Eldorado. Mais d'or, personne n'en trouva. Quelques siècles plus tard, vers 1950, d'autres types de conquistadors s'engouffraient, le coeur plein d'espoir, sur cette «autoroute de l'Amazonie». Seule la couleur de leur éden avait changé, passant du blond patine de l'or au noir vitreux du pétrole. Avec cette fois beaucoup plus de succès. Cinquante ans plus tard, l'Amazonie, pillée et souillée, se cherche un nouvel eldorado. Alors qu'un nombre croissant de pays latino-américains misent sur la nationalisation des entreprises étrangères ou l'augmentation des taxes sur les produits pétroliers, l'Equateur a imaginé quelque chose d'autre. Quelque chose qui s'approche d'un authentique eldorado, où l'argent affluerait chaque année sans même toucher un seul arbre. Comment ? En surfant sur la vague de l'écologie.

Au nom de la préservation de l'environnement, le gouvernement du plus petit pays andin s'est déclaré, il y a un an, prêt à refuser l'exploitation d'un nouveau gisement d'or noir découvert dans une des dernières parcelles sauvages du parc national du Yasuní, déjà à moitié rongé par d'autres exploitations pétrolières. Ce gisement proche de la frontière avec le Pérou pourrait, selon certaines estimations, renfermer jusqu'à 920 millions de barils, soit le quart de