«La réponse qui me vient à l'esprit est provocatrice : je cherche à instiller le doute dans les discours sur les politiques publiques d'éducation. Ils sont souvent pétris de certitudes fondées sur des positions idéologiques, des rumeurs, des modes. Dans les années 80, il y a eu de grands débats sur les transferts de pouvoirs aux collectivités locales. Aujourd'hui, c'est sur la carte scolaire (faut-il laisser les gens choisir leur école ?) et sur le collège unique (faut-il séparer les bons élèves ?). Les réformes ne tiennent pas compte des enseignements de la recherche et des leçons qui peuvent être apprises de l'étranger. Il y a pourtant une grande diversité de pratiques et de performances. Encore faut-il les analyser.
«C'est ce que je tente de faire. Pour mieux comprendre les politiques éducatives en France,j'aime aller voir d'abord ce qui se passe à l'étranger. Je décortique les systèmes (carte scolaire, autonomie de programme, etc.) et leur environnement (importance des inégalités sociales, de l'immigration, niveau économique.). Et j'essaie de comprendre les corrélations entre ces variables et les performances scolaires telles qu'elles sont évaluées notamment par l'OCDE, qui classe les pays selon les acquis des élèves au terme du collège. Je travaille en interrogeant des acteurs des politiques d'éducation et en étudiant les travaux publiés par des chercheurs. Et j'ai souvent des surprises.
«Par exemple, j'ai travaillé sur le Japon, bien placé dans les enquêtes international