Menu
Libération

Un processus de désertification complexe

Article réservé aux abonnés
publié le 16 septembre 2008 à 5h02

L'un des grands défis du siècle se joue au Sahel. Du Sénégal au Soudan, le sol et ses cultivateurs pourront-ils nourrir une population en croissance rapide ? Si oui, le pari est gagné. Si non, l'aide alimentaire permanente sera seule à même d'éviter les famines dont la crainte poussera néanmoins des millions de personnes à l'exode.

Que faire pour donner une chance au développement agricole ? Diffuser des techniques rustiques [lire ci-contre] suffira-t-il ? Pour répondre, il est essentiel de disposer d'un diagnostic précis du terrain et des moteurs de ses transformations. C'est chose faite grâce aux travaux de Guillaume Favreau, spécialiste de cette région. Hydrogéologue à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) à Montpellier, il a récemment publié une étude sur l'évolution du paysage, de la pluviométrie et du couvert forestier au Sahel au cours des cinquante dernières années (1). Se concentrant sur une vaste zone de 500 km2 au Niger, près de Niamey, il en a reconstitué les évolutions en détail, et montré que la déforestation atteint 80 % de cette zone.

Explosion démographique. Cette étude aux conclusions importantes est une première car elle a permis une «approche intégrant l'évolution du couvert végétal mesuré par photo aérienne depuis 1950, celle du système hydrogéologique, du ruissellement de surface aux ressources en eau souterraine», explique le scientifique. Le tout adossé à une compilation des travaux antérieurs sur l'ensemble du Sahel. Leçons ?

D'abor