Ils consomment, discrètement mais sûrement, 0,8 % de la production électrique mondiale, soit 123 milliards de kilowattheures. Eux, ce sont les 35 millions de gros ordinateurs alignés dans les «fermes de serveurs» - les data centers - qui travaillent au bon fonctionnement d'Internet. Aujourd'hui, l'industrie cherche la voie de la sobriété, explique Paul Marcoux, vice-président en charge de l'«informatique verte» de la firme californienne Cisco, leader mondial des «solutions réseaux» pour Internet.
Comment imaginez-vous une «informatique verte» ?
L'idée de vouloir réduire les consommations énergétiques des systèmes informatiques et les émissions de gaz à effet de serre qui les accompagnent date de deux ans à peine. Des solutions commencent à émerger. Mais c'est avant tout une question de culture, de compétences, et de méthodologies à acquérir par les entreprises informatiques : leurs responsables doivent penser globalement le matériel, le logiciel et les télécommunications, mais aussi la gestion énergétique, la climatisation, bref, tout ce qui fait l'efficacité d'une informatique.
D'où viendront les économies ?
D'abord, d'une pratique appelée «virtualisation» : faire cohabiter, sur un même serveur, des applications conçues pour travailler seules sur une machine. On peut, du coup, réduire le nombre de serveurs sous tension. Pour aller plus loin, il faut s'intéresser aux logiciels qui tournent. Sont-ils efficaces ? Peut-on les améliorer ? Par exemple, on rencontre des program