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Libération

Des bons plans contre la soif

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Rétrovision. A l’été 1957, l’Hexagone est frappé par une canicule qui assèche les robinets. Résultat, une loi qui fait date… et des rêves de dessalement.
publié le 23 septembre 2008 à 9h01

La France a soif. Cette rengaine, désormais familière des étés de sécheresse, est entonnée pour la première fois en 1957. La canicule du début de l’été a marqué les esprits : les robinets à sec, plusieurs quartiers de Paris et de banlieue ont dû être ravitaillés par citerne. Dans les régions très industrialisées du nord et de l’est, la qualité des eaux se dégrade à cause des rejets d’usines qui se font directement dans les fleuves, et les nappes phréatiques, surpompées, s’épuisent. Les lave-linge et autres merveilles du confort moderne dopent la consommation d’eau domestique. Les urbanistes qui reconstruisaient la France après la Seconde Guerre mondiale tablaient sur 120 litres d’eau par personne et par jour. Au début des années 60, on en est déjà à plus de 150 dans les agglomérations.

Bassins versants. Résultat, en 1964, le Parlement légifère sur l'eau pour la première fois depuis le début du siècle. La loi du 16 décembre, toujours en vigueur dans ses grandes lignes, divise le territoire en six grandes régions, correspondant aux bassins versants des principaux fleuves. Sur chaque secteur, une agence est chargée de veiller à la qualité des eaux, et dispose pour cela d'un budget alimenté par une redevance payée par les usagers. Mais cette réforme administrative ne suffit pas à combler le retard des infrastructures françaises : six communes sur dix ne sont pas reliées aux grands réseaux d'adduction, et près de trois quarts de celles de plus de 3 000 habitants n'ont pas d