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Libération

Un espace pour la nuit

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publié le 23 septembre 2008 à 22h24

La nuit pourrait tomber, et pour longtemps, sur l'observatoire du pic du Midi de Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Les organisateurs de l'Année mondiale de l'astronomie, qui se tiendra en 2009, ont récemment annoncé leur soutien à un étonnant programme visant à faire du site et de ses alentours une zone d'obscurité totale. Objectif : que le plus ténu des scintillements du firmament soit, ici, visible à l'oeil nu.

Tout au long de l'année prochaine, des bénévoles se relayeront auprès des élus locaux afin de leur faire signer une charte les engageant à adapter les éclairages publics pour qu'ils cessent d'illuminer le ciel en pure perte. Au terme de ce travail, les ténèbres devraient régner en maître sur une cinquantaine de kilomètres autour du sommet qui culmine à 2 877 mètres. La région Midi-Pyrénées serait alors la première en Europe à posséder une «réserve de ciel étoilée» certifiée par l'International Dark Sky Association (IDA), association américaine experte en qualité nocturne regroupant des astronomes, des biologistes et des écologistes. Un seul coin du globe a aujourd'hui ce statut, l'observatoire du Mont-Mégantic au Québec (Canada).

Feu d'artifice. A l'origine du combat pour l'obscurité, un constat : chaque nuit, l'activité humaine produit plus de lumière que nécessaire. Qu'elles soient émises par les 8 750 000 lampes allumées tous les soirs sur le territoire français ou qu'elles diffusent sous forme de halos par l'intermédiaire des molécules d'air ou des poussières sou