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Que d’eau, que de sel

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Ecologie. Après le Moyen-Orient, l’industrie du dessalement gagne les Etats-Unis. Où l’on s’inquiète de l’impact de cette activité énergivore qui largue ses saumures dans la nature.
publié le 7 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 7 octobre 2008 à 6h51)

Dégustation à l'aveugle dans l'usine de dessalement de Kill Devil Hills, en Caroline du Nord. Ken Flatt, le directeur, propose trois gobelets. Leur contenu provient des robinets testeurs posés au flanc de l'unité de filtration. Saveur de bouillon de poireaux pour le premier : c'est l'eau saumâtre qui est pompée dans le puits souterrain. Soupe fortement salée pour le second : ce sont les effluents issus de l'opération de dessalement. Le troisième a un bon goût d'eau potable.

L’unité de Kill Devil Hills produit chaque jour jusqu’à 19 000 mètres cubes d’eau dessalée qui filent dans les robinets des villes de la région. C’est la plus grosse des quelque douze usines de dessalement établies sur la côte de Caroline du Nord, qui n’est pourtant pas réputée aride.

Mais ici comme dans de nombreux Etats américains, la demande d’eau potable excède les réserves. Le pays est confronté, surtout dans ces régions côtières du sud, à une pénurie chronique due à des sécheresses récurrentes, aggravées par un accroissement démographique. Résultat, en quelques années, les Etats-Unis sont devenus le deuxième producteur d’eau dessalée au monde après le Moyen-Orient. Sa part dans la consommation américaine est encore très modeste, moins de 0,4 %. Mais elle promet de grimper vite.

Les projets de constructions d’usines géantes se multiplient. Elles fourniront non seulement les citoyens, mais aussi l’irrigation. Et elles exploiteront non seulement l’ea