«Je m’intéresse à l’évolution. Mes travaux visent à identifier les mécanismes de l’évolution qui sont à l’origine de la biodiversité d’aujourd’hui. Celle-ci est une photo d’un film qui a commencé il y a 2,5 milliards d’années. C’est pourquoi la connaissance de cette histoire est un préalable aux progrès dans ma discipline. La phylogénie est la technique qui permet d’accéder à ce passé par la classification des organismes actuels selon leurs liens de parenté. Elle fournit aux biologistes un outil pour étudier l’évolution du génome.
«Ils peuvent ainsi chercher à reconstituer l’histoire de ses gènes, pris individuellement. Ou essayer de comprendre les mécanismes auxquels la nature a fait appel pour produire, au moment où les gènes sont transmis d’une génération à l’autre, de l’innovation génétique, par mutation, par duplication, ou, plus rarement, au cours d’un transfert de gènes d’une espèce à une autre.
«Pour faire ce travail, mes collègues et moi mettons en œuvre des "processus comparatifs". Nous tentons d’établir des similitudes et des différences entre des organismes connus et d’autres vivant dans des conditions extrêmes afin, par exemple, de découvrir comment ceux-ci se sont adaptés à leurs milieux. Nous espérons ainsi identifier l’un des mécanismes-clés de l’évolution.
«Dans mon unité, nous sommes des spécialistes des organismes marins vivant à grandes profondeurs. On a longtemps cru que le plancher océanique était un désert. Mais l’on sait maintenant qu’il existe des oasis