C'est un véritable paradis pour champignons. Un lieu plutôt chaud (12° C en moyenne) et très humide. Un endroit confiné où tout est réuni pour que s'épanouissent les micro-organismes les plus divers. C'est Lascaux,le chef-d'œuvre de la préhistoire aux parois peintes et gravées. Depuis 2001, la célébrissime grotte enfouie dans une colline dominant Montignac, en Dordogne, subit les assauts répétés de «moisissures blanches» et de «taches noires». Pour éliminer ces indésirables, il suffirait sans doute de refroidir ou d'assécher le site. Mais les fresques polychromes où gambadent bisons, aurochs, cerfs depuis plus de 18 000 ans n'y survivraient pas. Les scientifiques et conservateurs au chevet de la grotte doivent donc relever un défi : préserver des peintures uniques et fragiles dans un milieu vivant dont ils sont loin de maîtriser tous les paramètres. Comment ? Après de nombreux essais sur le terrain, débats entre laboratoires et polémiques sur la place publique, un nouvel outil apporte un peu d'espoir. Un instrument de haute technologie, issu de la collaboration entre experts es géologie,climatologie, mécanique des fluides et informatique.
Il s’agit d’un logiciel permettant de simuler l’évolution des conditions de vie microbienne dans la grotte : la circulation de l’air, les changements de température et d’hygrométrie, en fonction de la présence d’une personne, de l’ouverture d’un sas… Pour sauver Lascaux, on a créé Lascaux 2 en 1983. Les chercheurs inventent