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Libération

Sexe, mort et vie : la drôle de danse d’«Emiliana»

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Pour survivre face au virus, ce micro-organisme aurait inventé le sexe. Une révolution dans l’évolution.
publié le 28 octobre 2008 à 6h51

Roscoff, village finistérien à 30 km de Morlaix, offre au biologiste marin l’une des plus réputées stations de recherche au monde (Université Pierre et Marie Curie et CNRS). Parmi ses spécialités, le plancton océanique - premier maillon de la chaîne alimentaire marine. En cherchant à y démêler les relations qu’y entretiennent les virus avec leurs victimes, des biologistes viennent de tomber sur une histoire de sexe, de mort et de stratégie évolutionniste (1).

Bestiole. Dans «un millilitre d'eau de mer», explique Colomban De Vargas (CNRS), on trouve «entre 10 et 100 millions de particules virales, 1 million de bactéries et archéobactéries, et 100 000 protistes [organismes unicellulaires, ndlr]». Cette soupe de micro-organismes, est «un enfer» très darwinien. Assaillis par les virus, bactéries et protistes sont soumis à une «pression de sélection» intense.

Jusqu'à présent, les biologistes analysaient cette lutte entre virus et protistes avec l'analogie du glaive et du bouclier. Le virus affûtant ses armes, pour pénétrer l'armure du protiste. Ce dernier peaufinant son bouclier pour s'en protéger. Une stratégie évolutionniste dite «de la Reine Rouge». Une idée avancée par Leigh Van Valen en 1973, en référence au roman de Lewis Caroll, Alice au pays des merveilles, où chacun galope en permanence pour rester au niveau des autres qui détalent, eux aussi.

C'est une autre stratégie qu'à découvert l'équipe de De Vargas. Une stratégie elle aussi b